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Qu’est-ce qu’une bonne question ?

Poser une question peut sembler être un acte banal et intuitif. Pourtant, une question pertinente a le pouvoir de déclencher des réflexions profondes, de faire émerger des perspectives nouvelles et d'ébranler des certitudes établies. Chez Noetic Bees, nous proposons qu’une bonne question repose sur deux compétences :

  1. Comprendre et traduire les croyances induites de nos interlocuteurs : ce que nous appelons l’inférence logique.
  2. Challenger ces croyances au regard de catégories de pensées pour forcer nos interlocuteurs à discerner.

 

Comprendre et traduire les croyances induites

Nous sommes tous façonnés par nos croyances, ces idées préconçues qui influencent notre perception du monde. Ces croyances proviennent de diverses sources : l'éducation, la culture, les expériences personnelles ou encore les opinions dominantes. Bien souvent, elles demeurent non questionnées et peuvent limiter notre vision du monde : on parle de croyances limitantes. Ou dans un vocabulaire plus technique, de biais cognitifs.

Lorsque nous échangeons avec quelqu'un, et que nous nous étonnons de ce qu’il dit ou que nous souhaitons l’engager dans l’échange, le responsabiliser, il est essentiel de détecter ces croyances sous-jacentes pour mieux les comprendre. C’est une base de toute forme d’intelligence collective, à deux ou plus. Car l'interlocuteur lui-même n'est pas toujours conscient des idées préconçues qui guident sa pensée. C'est là qu'intervient la première qualité de celui qui pose des questions : sa capacité à écouter la structure des croyances qu’il mobilise : nous parlons d’inférence logique. Elle permet de décrypter ces croyances induites, souvent non questionnées, pour traduire à l’autre ce qu’il dit vraiment et ainsi produire un premier « eurêka ».

Dans un contexte collectif, cette compétence est fondamentale : elle permettra à vos réunions ou vos bilatérales de « cranter » plus rapidement pour éviter de tourner en rond dans vos échanges. Chacun ayant progressivement clarifié ses croyances, on interroge plus rapidement le cœur du sujet, le nœud autour duquel on tourne bien souvent et qui, trop souvent, nous donne le prétexte d’une seconde réunion.

 

Les catégories de l'entendement et le discernement

Dans l’histoire des idées, un certain nombre de philosophes, dont Emmanuel Kant ont identifié un des catégories fondamentales qui structurent notre discernement. Elles peuvent se présenter sous la forme d’alternatives : le nécessaire et le contingent, l’universel et le particulier, le tout et la partie … Ces catégories nous permettent de décoder, de comprendre comment nous pensons ; elles mettent en relation des idées pour les coordonner et nous permettre d’en exprimer tout le sens.

L'utilisation de ces catégories dans la formulation des questions permet d'orienter la réflexion de notre interlocuteur. Par exemple, poser une question en s'appuyant sur la catégorie de causalité pourrait être : "Quelle est la cause première de ce phénomène ?" Ou encore, en s'appuyant sur la catégorie de modalité : "Est-ce une solution possible ou nécessaire dans ce contexte ?". En utilisant ces catégories, le questionneur guide la personne interrogée vers une exploration structurée de la réalité, dépassant les réponses superficielles et stimulant une analyse en profondeur.

Dans un contexte d’entreprise, cette compétence est fondamentale car elle vous permettra de mieux qualifier les orientations et les décisions que vous prenez. En développant votre propre discernement comme celui de votre collectif, vous construisez la qualité de votre avenir.

 

Conclusion

La force d'une question ne réside pas seulement dans sa formulation, mais dans sa capacité à orienter la pensée, à dévoiler des croyances souvent cachées et à stimuler une réflexion structurée. L’approche que nous développons chez Noetic Bees est méthodique et permet d’approfondir la compréhension et stimuler l'échange. À l’heure où la prise de conscience des impacts potentiellement délétères des biais cognitifs sur nos prises de décision grandit, la qualité des questions que nous nous posons apparaît comme une méthode efficace pour s’en prémunir. Car en interrogeant nos croyances et en structurant notre réflexion à l'aide de catégories éprouvées, nous pouvons éviter certains de ces pièges cognitifs et arriver à une compréhension plus nuancée et objective du monde qui nous entoure. Sans doute que Kant a été précurseur de l’exploration des biais car, « nous ne voyons dans les choses que ce que nous y mettons nous-même », écrivait-il.

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